Because Quinn and Phoenix

Phoenix s'ennuyait à mourrir. Elle détestait ces heures interminables de permanence, elle avait toujours l'impression de perdre son temps. Surtout qu'elle a toujours eu des bonnes notes sans travailler pour autant. Elle était assez paresseuse côté cours, c'est sûre qu'elle préférait sortir, boire, dealer ... Elle a toujours eu l'impression que la pionne passait son temps à la regarder. Mais cela n'était pas qu'une impression, celle-ci savait que Phoenix avait l'habitude de faire des "bêtises" lorsqu'elle était en perm.

Phoenix rêva. Pensa. Elle commença à mettre sa main sur son ventre. C'est à ce moment qu'elle repensa à son problème. Elle ne savait que faire. Elle devait se confier à son amie. Sa meilleure amie depuis toujours : Quinn. Elles se sont rencontrées à la maternelle. Tout à commencé dans le bac à sable : Phoenix était seule, elle faisait un château mais il y avait toujours des méchants garçons qui venait l'embêter. Ils sont venus et ont détruit son château. Phoenix était en larmes, c'est là que Quinn est arrivée, elle l'a défendue. Quinn avait déjà son caractère qui faisait d'elle ce qu'elle était. Depuis elles ne se sont plus quittées.
Phoenix la vit justement arrivée. Elle fit un signe à Quinn pour que celle-ci s'assoit devant elle. Phoenix se pencha et chuchota à l'oreille de son amie.

- Ce n'est pas bien d'arriver en retard !

La surveillante toussota avec insistante en regardant les deux femmes.

- Je vais te passer un mot, j'ai quelque chose d'important à te dire.

Je courrais dans les couloirs telle une véritable dératée. Encore une fois, j'étais terriblement en retard pour mon heure quotidienne de permanence. Si ça continue dans cette direction là, je risque d'avoir de gros problèmes. Pour cause, je suis sans cesse en retard à mes cours et mes heures d'études hormis mes heures de cours d'arts. Lors de ces cours là, je prends garde à ne jamais être en retard. Pourquoi ? Parce que l'art, c'est ma vocation. Je suis folle de musique, de peinture, de dessin, de sculpture,... Mais peu importe, je n'ai pas le temps de penser à ça, je dois me hâter d'atteindre la salle de permanence. Les bretelles de ma robe tombantes, mes cheveux virevoltants et les pieds douloureux, c'est avec une allure totalement dégingandée que j'ouvrais la porte et faisait irruption dans la salle comme une véritable furie. Je remettais mes cheveux en ordre, et partis me trouver une place, mon sac sur une épaule. C'est alors que j'aperçus Phoenix...

Phoenix est ma meilleure amie depuis ma plus tendre enfance. Une histoire totalement ordinaire nous a reliées. Nous étions toutes deux à la maternelle. En tant que solitaire dès mon plus jeune âge, j'étais dans mon coin et j'observais cette petite fille en train de construire un château de sable. Des garçons de notre âge sont arrivés et lui ont détruit sa construction. Avec un tempérament déjà de feu, je suis allée hurler sur ces garçons et en même temps réconforter ma camarade qui était en larmes. Depuis ce jour, étrangement, nous ne nous sommes jamais séparées. Je juge même Phoenix comme ma meilleure amie, ma confidente.

Je la vis me sourire tout en désignant une place non loin d'elle. Je m'empressais de m'y rendre, entendant mon amie me chuchoter que c'était mal d'arriver en retard. En réponse je lui tirais la langue.

C'est ça la classe chérie !

Je souriais, riant intérieurement. Elle me dit également qu'elle allai me faire passer un mot car elle avait quelque chose à me raconter. J'attendais avec impatience, souriant de façon angélique à la surveillante jusqu'à ce que mon amie me transmette son message.

(Tu rigoles, c'est très bien ! C'est mon post qui est à mettre à la poubelle.)

Je pris un calepin et un crayon. Je commença à écrire. Puis effaça. Je ne savais que mettre ce que j'allais lui dire étais grave mais on s'était promis de tout se dire. Je réfléchis à la façon dont j'allais tourner mes phrases. Fallait-il que je fasse une introduction ou que je lui annonce directement. Je décida au pile ou face. La face l'emporta, je devais donc attaquer directement. Je voyais que Quinn commençait à s'impatienter. Fallait que je me dépêche. J'écrivis alors :

- Quinn, ce matin j'ai fait un test de grossesse. Le résultat était positif, je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de le garder. Demain j'ai rendez vous chez le médecin. Voilà tu es au courant. S'il te plaît aides moi.

J'arracha la feuille délicatement et la roula en boule. Je lança le papier sur la table de mon amie. La surveillante l'avait vu mais n'a rien dit, elle devait sûrement en avoir marre de faire le flic sans arrêt. Pour la narguer je la regarda avec un grand sourire. Cela m'amuser de la voir s'énerver sans rien dire. Quinn se retourna et me fit un clin d'oeil avant de lire le papier.
J'avais peur de sa réponse. Mais je ferait sûrement ce que mon amie me conseillerait. J'attendis, je ne vis pas le visage de Quinn, je ne savait pas ce qu'elle pensait. Je passa ces minutes interminables à regarder l'aiguille de l'horloge. Plus que quinze minutes avant de partir. Je me faisait chier à un point inimaginable. Je m'allongea sur ma table en attendant. Malheureusement la surveillante a craqué.

- Melle Hallward, Je vous prie de vous redresser immédiatement ! Si vous vous ennuyez tant que ça, sortez !

En temps normal, je serai parti mais là j'attendais le mot de Quinn.

- Je pense que je vais rester ! Je dois être solidaire avec mes camarades.

Elle ne répondit pas.

Installée sur ma chaise, j'attendais de recevoir le message de Phoenix. En attendant, j'avais simplement sorti un carnet de feuilles et un crayon de bois. Afin de patienter le temps que Phoenix écrive, je taillais lentement mon crayon histoire de faire passer le temps. Pourtant décidé à faire quelques croquis de vêtements, je commençais à jouer avec mon crayon le faisant tournoyer. C'est dingue ce que l'on peut s'éclater avec un crayon lorsque l'on s'ennuie. Tout en faisant virevolter mon stylo, je laissais mes pensées vagabonder. Je commençais à m'imaginer à la place de cette surveillante de permanence. Elle semblait tellement blasée et triste qu'elle me faisait presque de la peine. En même temps, elle n'a pas un métier réellement simple avec tous les étudiants rebelles qui composent cette université. Je crois qu'à sa place, je m'en ficherai de tous ces jeunes qui arrivent en retard, qui parlent, qui se passent des mots,... Je jetais un coup d'œil à mon amie afin de voir où est-ce qu'elle en était dans la rédaction de son message. Elle semblait perplexe et peu sûre d'elle. Mauvais présage venant d'elle d'habitude assez confiante. Je replongeais alors dans mes rêveries...

Dix minutes plus tard, mon amie avait enfin terminé. Pendant ces longues minutes, j'étais morte quinze fois d'impatience. Mais peu importe, elle avait besoin de parler et j'étais là. Elle me fit donc passer le mot, me réveillant de mon sommeil éveillé. Lui faisant un clin d'œil complice, j'ouvrais la petite boulette de papier que constituait son mot. Je l'ouvrais lentement afin de faire durer le suspense un peu plus longtemps. Je commençais alors à lire. Le moins que je puisse dire est que ce que je lisais m'étonna au plus haut point. Tout d'abord, elle avait fait un test de grossesse qui s'était avéré positif. Surprenant certes mais ordinaire. Le passage qui m'étonna le plus, c'est lorsqu'elle avoua avoir rendez-vous chez le médecin le lendemain même et qu'elle souhaitait garder l'enfant. Choquant... Je voyais mal ma meilleure amie avec un nourrisson au creux des bras. Mais si c'est ce qu'elle souhaitait, je serai là pour l'aider.

Je prenais alors mon crayon en main et commençait à écrire sur mon carnet:

J'admets, que ça me fait un choc. Mais qui est le père ? Tu as quelqu'un pour aller avec toi chez le gynécologue ? Je viendrai si il n'y a personne. Tu ne peux pas affronter ça toute seule, tu dois être accompagnée. Tu prendras ta décision une fois la visite médicale effectuée. Ne t'en fais pas, tout ira parfaitement bien.

Je lui balançais rapidement la boulette confectionnée par moi-même. Elle eût à peine le temps de terminer de le lire, que la sonnerie se déclencha. Je faisais mon sac rapidement, réajustant ma robe afin de pouvoir parler plus amplement avec Phoenix.

Quinn me passa enfin le papier. Je l'ouvris impatiemment et le lu

- J'admets, que ça me fait un choc. Mais qui est le père ? Tu as quelqu'un pour aller avec toi chez le gynécologue ? Je viendrai si il n'y a personne. Tu ne peux pas affronter ça toute seule, tu dois être accompagnée. Tu prendras ta décision une fois la visite médicale effectuée. Ne t'en fais pas, tout ira parfaitement bien.

À peine deux minutes après l'avoir lu, la sonnerie se déclencha. Je remis mon bloc note dans mon sac balenciaga et me leva passant ma main dans mes cheveux. Quinn m'observa elle voulait me parler de cette grossesse. Elle voulait m'aider. Malheureusement elle ne pouvait pas faire grand choses pour moi.

- Tu pourras venir avec moi chez le gynécologue, si tu veux. Ça me rassurera. Mais je pense que je ne vais pas le garder, je sais c'est très confus. Je change d'avis toutes les deux minutes. À vrai dire je voudrai le garder mais le fait de savoir que je vais devoir me débrouiller seule pour l'élever, pour les couches, les biberons et puis je ne pense pas avoir les moyens pour. Et je dois me préoccuper de mes études. Et je ne pourrai pas sacrifier mes fêtes . Ça fait beaucoup de " et " pour et de " et " contre. Tu ne trouves pas ?

Je savais que maintenant tout allait être plus facile. Déjà rien que le fait de me confier m'a fait du bien. Tout en parlant à Quinn nous étions sortis de la permanence. Je fis un signe à la surveillante pour lui dire au revoir. Celle-ci me lança un regard me mettant en garde. Je me retourna vers Quinn qui me prit la main et me parla.

Dès le retentissement de la sonnerie, je me hâtais de sortir afin de pouvoir engager une réelle conversation avec Phoenix. Je n'arrivais toujours à réaliser que ma meilleure amie était véritablement enceinte. C'était d'un bizarre ! Mais je n'étais aucunement là pour la jugée, je devais l'aider à traverser cette épreuve quelque soit la décision qu'elle déciderai de prendre. Je sais parfaitement que je ne peux pas grand chose pour elle, hormis lui apporter un soutien moral dans cette étape importante de sa vie. Après tout, le choix qu'elle allai devoir faire, changerai toute sa vie. Qu'elle avorte ou qu'elle garde l'enfant. Elle commença par me dire que je pouvais aller avec elle chez le gynécologue demain, que ça la rassurerai sûrement. Puis, elle me débita toutes les raisons pour lesquelles elle gardera ou pas le bébé. Il y avait autant de "pour" que de "contre", et le choix n'allait sûrement pas être simple pour mon amie. Je m'apercevais alors qu'elle avait esquivé l'une de mes questions. Qui était le père de l'enfant ? Splendide question tout en passant.

Tu n'as pas répondu à l'une de mes question Phoe'. Qui est le père ?

Je m'étais arrêtée pour la regarder. Je faisais exprès de la fixer, la regardant droit dans les yeux. De cette façon, elle m'avouerai la vérité, même contre son grès. Je déteste les cachoteries, et elle le sait. C'est pour ça, qu'elle ne me le cachera pas. Ou alors, ça m'étonnerai tout au moins car en effet, si il y a bien une chose dont j'ai horreur, c'est le mensonge. Je balayais mes pensées d'un secouement de tête. Toujours le regard fixé droit dans le sien, j'attendais sa réponse ne sachant réellement pas à quoi m'attendre. Au pire ou au meilleur ?!

Quinn n'était pas satisfaite de ma réponse. Elle voulait juste savoir qui était le père. Je n'avais pas l'intention de le lui cacher. Mais j'avais du mal à le dire et à me persuader que tout ça était vrai. Elle me regarda droit dans les yeux. Elle faisait toujours ça quand elle voulait savoir quelque chose et souvent je craquais. Elle sait pertinemment que cela me met à l'aise. J'avais l'impression que lorsqu'elle faisait ça elle pouvait lire en moi comme dans un livre.
Je me mordilla la lèvre. Je faisais toujours ça quand j'étais dans une situation qui me gênait ou que j'étais coincée. Comme Quinn me connaissait par coeur, elle savait à quoi je pensais en ce moment. Elle me regarda donc avec insistance et toussota pour me faire réagir. Ce qui marcha de suite.

- Le père. Et bien le père c'est ... Enfin tu vois c'est ... euh. Ce n'est pas le plus important.

Je me tourna pour partir. J'avança de quelques pas mais Quinn m'attrappa mon bras et m'empêcha d'aller plus loin. Elle était persévérante. Cela pouvait être une qualité mais dans cette situation c'était surtout un défaut. Alors je pris mon courage à deux mains, je me tourna vers elle et je murmura.

- C'est Samuel le père. Mais je te rassure je n'ai pas l'intention de lui dire. Je ne l'aime même pas. Enfin si je l'aime mais en tant qu'ami seulement. C'était un accident. Je ne me vois pas avec lui.

Quinn avait l'air surprise. Elle ne devait pas s'attendre à ça. Surtout pas à lui.

Mon amie tenta d'esquiver la question en me rétorquant que l'identité du père n'était pas la chose la plus importante dans cette histoire. Je n'étais pas d'accord bien évidement. Si elle gardait l'enfant, celui ci aurait obligatoirement un père. Qui que ce soit. Et puis, elle aurait sûrement besoin d'une aide plus forte que la mienne alors... Mon amie commença à avancer comme pour me dire que la question était passée. Cependant, butée comme je l'étais, je lui pris le bras, l'obligeant à se retourner et l'empêchant d'avancer plus loin. Je n'étais pas décidée à abandonner aussi rapidement. En effet, l'un de mes plus gros traits de caractère, c'est bien l'entêtement. On ne peut pas être plus têtue que moi. C'est peut-être un défaut mais à mes yeux, c'est plutôt une qualité. Je ne pense pas que ça soit une bonne chose de baisser les bras rapidement.

Peu importe, elle m'annonça enfin l'identité du père de l'enfant. C'était Samuel. J'étais choquée, c'est sûr. Au fond, je pense que ça ne m'étonnais pas tellement. Un peu, c'est certain mais ce n'était pas une chose autant étrange que ça avait put me paraître. Elle me dit aussi, qu'elle ne comptais pas lui avouer. Là, par contre, je n'étais absolument pas pour ce choix là. Si il était le père, il avait le droit d'être au courant. Quitte à ce qu'elle ne se mette pas en couple avec lui, elle devait le lui dire. Si elle ne le faisait pas, ce n'était pas honnête, ce n'était pas elle. Et je lui faisais aussitôt part de mon avis...

Je t'arrête tout de suite. Tu ne peux pas prendre la décision sans lui annoncer que tu es enceinte de lui. C'est inconcevable Phoenix ! Déconne pas sérieux, fais pas cette erreur.

Mon visage s'était fait plus sévère. Je ne pense pas que lui cacher sa grossesse soit la meilleure solution à prendre. C'était vicieux et fourbe, ça ne ressemblait absolument pas à Phoenix. Cette histoire me contrariait un peu, car je m'inquiétais pour elle, pour son moral et son bien-être. Je ne voulais pas qu'elle souffre. C'était ma meilleure amie après tout...

Viens, on va boire un verre quelque part. Et sans alcool pour toi ! On pourra discuter plus confortablement. Pourquoi pas dans un café ou un truc dans le genre .

Ce n'était pas le genre de sujet dont on devait parler de façon si détachée, si volage. Le soleil brûlant, chauffant ma peau, je faisais un signe de tête à Phoenix afin de lui dire de me suivre.

Je sentais que Quinn me juger. Cela me fit un pincement au coeur. Elle n'était pas d'accord avec moi et me le fit comprendre. Elle allait tout faire pour que j'aille voir Samuel et pour que je lui dise pour le bébé. Enfin "pour la chose", je préfère. Je ne la comprenais pas qu'est-ce que cela allait changer qu'il le sache ou pas ? Il allait sûrement se sauver en courant ou encore pire m'accuser. Me dire que cela est de ma faute, que je l'ai fait exprès. Or, moi je pensais l'inverse. Je lui en voulais. Même si il n'y est pour rien enfin même si il ne l'a pas voulu, je lui en voulais. Cela était plus facile de tout mettre sur son dos que d'assumer mes conneries. Le point positif de cette grossesse c'est qu'elle m'a fait ouvrir les yeux sur ma vie : Les fêtes trop arrosées, la drogue, le sexe, les vols ...
Je ne voulais plus être cette fille. Cette gamine immature qui se laissait toujours influencé.

- Viens, on va boire un verre quelque part. Et sans alcool pour toi ! On pourra discuter plus confortablement. Pourquoi pas dans un café ou un truc dans le genre .

Quinn me fit un signe de la tête pour que je la suive. Elle voulait m'aider mais j'avais l'impression qu'elle ne m'aidait pas de la bonne façon. Je ne me gêna pas pour lui dire.

- Écoutes Quinn ! Je vais être franche avec toi, je ne vais pas lui dire que je suis enceinte ! Je ne m'imagine taper à sa porte et lui dire qu'il m'a mis en cloque.

Quinn me refit un signe de la tête. Pour que je sorte avec elle. Je soupira donc.

- Ok pour le café.

Et la suivi.

Toujours autant étonnée par le fait que Phoenix ne veuille rien dire à Samuel, je continuais à avancer un peu. Cependant, Phoenix se stoppa en pleine route pour me dire qu'elle ne comptait réellement pas annoncer la nouvelle à Samuel car elle ne se voyait pas aller cogner à sa porte afin de le lui dire. Elle avait beau avoir son idée déjà préconçue en tête, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cette la mauvaise décision à prendre. J'essayais donc de me mettre à la place de ma meilleure amie. Enceinte, seule, ne sachant quoi faire... Elle avait besoin d'aide, c'était indéniable et la mienne ne pourrai pas remplacer celle que Samuel lui apporterai si elle le lui dit. Je tentais ensuite de me mettre dans la peau de Samuel et là, sans aucun doute, je me ralliais à ma propre opinion. Si il n'était pas au courant et qu'il l'apprenait plus tard, il lui en voudrait, c'était certain. Mais Phoenix et têtue, un peu comme moi, et pour l'instant elle ne changera sûrement pas d'avis. Mais je n'avais pas dit mon dernier mot ! Je préférais simplement attendre d'être dans un bar ou un café pour que l'on puisse parler de cette histoire plus posément et sérieusement. Car oui, elle ne s'en rend peut-être pas compte pour le moment mais, quoiqu'elle décide ça changera sa vie à jamais. Un enfant est une étape importante et un avortement n'est pas un choc singulier et bénin. La plupart des femmes seront d'accord et diront qu'elles ont souffert de cette épreuve. Certes pas une souffrance corporelle mais psychologique, plus perturbant et déroutant qu'autre chose.

Allez bouge tes fesses de femme enceinte !

M'exclamais-je en rigolant. Ce n'était que pour la taquinée, évidement, et je savais qu'elle le prendrais comme il le faudrait. C'est à dire au second degré. Une personne qui a l'habitude de prendre les choses à cœur n'est pas forcément très à l'aise avec moi. J'ai un humour assez bizarre et vexant parfois mais jamais très sérieux. Je consiste à me moquer des autres sans en penser un seul mot ou alors très légèrement. Je marchais vite en direction de ma voiture, Phoenix à mes trousses. J'ai eu mon permis très récemment, c'est à dire, il y a trois ou quatre mois. Je n'ai jamais été très pressée de conduire à cause des taxis et des métros à l'appel. C'était à mes yeux une perte de temps et également d'argent. Mais j'ai quand même finit par le passer, et me voilà en possession du permis !

Hep hep hep ! On prend ma voiture ! Je ne laisse pas une femme enceinte conduire ! Et puis, ça me fait plaisir !

Il fallait que j'arrête de l'embêtée avec son état mais c'était un peu plus fort que moi. Je décidais tout de même de me taire et de ne plus lui faire de remarque à ce sujet, me mettant en route pour le centre ville.

(Il faut qu'on change d'endroit. Je te laisse commencer puisque c'est à ton tour ? Very Happy

)